Que peut-on apprendre des connaissances colombiennes sur les semences ?
Les banques de semences communautaires sont un pilier central du projet CROPS4HD, qui vise à accroître l’accessibilité des cultures négligées et sous-utilisées ainsi que des variétés paysannes. En Amérique latine, SWISSAID travaille depuis 15 ans avec des banques de semences communautaires. Le projet a donc décidé de capitaliser cette expérience dans le cadre d’un échange Sud-Sud.
En Colombie, les partenaires de SWISSAID ont créé un vaste et solide réseau appelé Semillas de Identidad (Semences d’identité). Ce réseau est composé de 80 banques de semences dans différentes régions du pays.
Pour tirer les leçons de cette expérience, des collaboratrices et collaborateurs du Tchad, du Niger et de la Suisse ont visité le projet et plusieurs banques de semences communautaires en Colombie. Ce séjour a permis des échanges avec les gardien·ne·s des semences, les collaborateur·rice·s du projet, les réseaux de défense du droit des paysan·ne·s aux semences, et l’institut de recherche agricole colombien (AGROSAVIA).
Quelques-unes des riches leçons tirées de cet échange :
- La culture, les identités locales et la lutte pour les droits humains jouent un rôle central dans toutes les activités liées aux semences en Colombie. Il est donc difficile de transférer l’approche telle quelle dans des contextes différents. Il convient plutôt de sonder les coutumes, les croyances et les histoires locales concernant les semences pour ancrer les interventions.
- Les activités dépendent beaucoup de personnes enthousiastes et très engagées. D’une part, cela contribue grandement au succès, mais d’autre part, la durabilité des banques de semences pourrait être menacée si le projet ne parvient pas à mobiliser d’autres personnes (en particulier les plus jeunes) pour poursuivre cette lutte.
- Pour garantir la durabilité des banques de semences communautaires, il est important de maximiser les efforts de renforcement des capacités et de n’investir que des ressources minimales dans des ressources physiques telles que des constructions réelles pour accueillir les banques de semences. Cela permettra d’accroître l’appropriation locale et la capacité à entretenir les banques de semences.
Ces apprentissages servent de base au développement futur des banques de semences communautaires au Tchad, au Niger et en Tanzanie. Pour faciliter les échanges, un atelier virtuel aura lieu en novembre afin de discuter des possibilités d’adapter ces expériences colombiennes aux contextes africains et de s’enrichir mutuellement des expériences des pays ciblés par le projet.
Une courte vidéo (en espagnol) présentant cet échange, suivant quelques activités et de petites interviews avec les personnes qui ont participé à cette visite est disponible, jetez-y un coup d’œil :
