Au Tchad, la phase d’introduction du projet a eu lieu du 11 au 17 septembre 2021. Tous les membres du consortium CROP4HD se sont réunis à Ndjamena, la capitale du pays, pendant cette période. Au-delà du renforcement des liens sociaux entre les parties, ce séjour a permis d’apprécier les agro-écosystèmes autour de la capitale, le fonctionnement du marché des produits agricoles, l’implication des institutions publiques, celle des partenaires au développement et celle des organisations de la société civile (OSC) dans la gouvernance des ressources.
Au marché hebdomadaire de Koundoul, prototype des marchés du pays, les denrées alimentaires sont vendues de manière à ce que toutes les bourses puissent y avoir accès. À Dombola, un village situé à 30 km de N’Djamena, nous avons découvert que le sorgho est une culture clé du pays et constitue l’un des aliments de base. Il a plusieurs usages culinaires, culturels et traditionnels. D’où le maintien de plusieurs variétés locales par les agriculteurs, malgré les différents programmes de distribution de variétés dites améliorées par l’Etat ou par des ONG. Les noix de bambara, le gombo, les haricots et les arachides sont également très présents dans les systèmes agraires et contribuent à façonner le régime alimentaire des populations.
Les membres du consortium ont dû rencontrer diverses institutions pour présenter le projet et identifier les points d’entrée des changements souhaités. Les discussions avec la Commission du développement rural et de l’environnement du Parlement, l’Institut tchadien de recherche agricole pour le développement (ITRAD) et la Direction des semences et des plantes (DSP) ont révélé une volonté de réviser les textes régissant les semences, une ouverture à la coopération pour des essais conjoints et l’existence d’un système de certification des semences (semences de qualité déclarée) plus accessible aux agriculteurs et sur la base duquel les systèmes de semences paysannes (SSP) peuvent être promus. Le Programme d’Opérationnalisation de la Filière Semencière (PROFISEM) qui a été financé par la DDC et maintenant par la GIZ est également une plateforme par laquelle CROPS4HD peut entrer pour les améliorations politiques souhaitées.
Enfin, dans le cadre de la Décennie de l’agriculture familiale, la Plateforme d’échanges et de promotion des politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale au Tchad (PEPAF-Tchad) s’est avérée regrouper l’essentiel des OSC, dont le Conseil national des producteurs ruraux du Tchad (CNCPRT). C’est un bon point de départ pour renforcer le mouvement en faveur de l’agroécologie et des droits des paysans.